Parole d’entrepreneur

mai 2016

Alix Pradère, associée
et fondatrice d’OpusLine

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Alix Pradère, associée et fondatrice d’OpusLine, cabinet de conseil en stratégie et management dédié aux acteurs de la santé, du vieillissement et de la protection sociale.

On la qualifie de serial entrepreneur. Alix Pradère s’en étonne : 
« OpusLine n’est jamais que ma deuxième création d’entreprise », quinze ans après le cabinet de conseil Jalma, qu’elle a co-fondé en 1997. Il n’empêche qu’entre une culture familiale très business et le choix de la majeure « Entrepreneurs » à HEC, la création d’entreprise finit par relever de l’évidence. «L’univers de la santé m’a toujours passionnée. A défaut de devenir médecin, j’avais trois moyen de m’en approcher : l’hôpital, les laboratoires ou l’assurance. J’ai trouvé que l’assurance de personne était le meilleur moyen d’avoir une vision à 360° des questions de santé».

Né fin 2012, mais bâti sur 20 ans d’expérience de conseil et de gestion de projets dans le monde de la santé, OpusLine rassemble des professionnels animés par la même envie de prendre soin de l’avenir des acteurs de la santé, du vieillissement et de la protection sociale. Aujourd’hui, les 50 consultants d’OpusLine conseillent aussi bien les assureurs que les laboratoires et les hôpitaux.

Pourquoi être devenue Entrepreneur ?

Je suis devenue et restée entrepreneur parce que j’avais :

– confiance dans le fait que je pouvais créer mon activité, la développer, en assurer durablement la rentabilité,

– envie d’être responsable tant de mes succès que de mes échecs, et d’en assumer les conséquences.

Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

Heureusement beaucoup de personnes entreprennent dans les entreprises, imaginent, conçoivent et conduisent des projets d’innovation. Et c’est essentiel à la croissance et la pérennité de l’entreprise.

Pour les projets menés dans l’entreprise, les équipes ont souvent à leur disposition des moyens économiques et humains adaptés aux besoins, une notoriété à exploiter et la liberté de quitter le bateau si ça ne marche pas assez bien ou pas comme ils le souhaiteraient.

A la création de son entreprise, l’entrepreneur conduit un projet particulier : il n’a aucune garantie économique et prend le risque de perdre ce qu’il a investi, en général, il n’a pas de marque sur laquelle s’appuyer, une équipe et des moyens au mieux réduits. Mais son défi est exaltant et la réussite euphorisante.

Par la suite, le chef d’entreprise entreprend avec ses équipes, au milieu d’elles.

Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

La création de valeur c’est la croissance de l’entreprise, sa sécurité pour le futur, la rentabilité à long terme.

C’est aussi la croissance de ses équipes, leur motivation, leur savoir-faire renouvelé, leur capacité d’innover, de se remettre en question, de se tourner vers des nouveaux marchés et de mieux se positionner par rapport à la concurrence.

Quelles sont les trois quatre mesures à prendre pour améliorer le développement des entreprises françaises ?

Le développement des entreprises françaises souffre d’un contexte règlementaire pesant et notamment dans le secteur de la santé où j’interviens. Le secteur de la santé bénéficierait :

– D’une règlementation plus stable bâtie sur une vision de long terme de la santé valorisant avant tout l’efficience, c’est-à-dire les meilleurs résultats de santé évalués par rapport aux ressources engagées ;

– De la promotion des métiers d’avenir autour des nouvelles technologies de santé, de la e-santé, ce qui suppose de les connaître et de les aborder sans crainte ;

– De la définition de parcours administratifs clairs et stables, du raccourcissement des délais d’instruction et d’autorisation, en protégeant les données personnelles sans excès tout en prévoyant des pénalités beaucoup plus fortes et appliquées sans délai en cas d’infraction ;

– D’une volonté absolue de retour à l’équilibre des comptes de l’Assurance maladie, nécessitant à la fois vision stratégique et le courage politique de le confier à une autorité indépendante : il est absurde de vivre à crédit sur des dépenses courantes ;

– Et d’une réglementation du travail simplifiée, applicable, favorisant une implication réelle au travail d’équipes motivées par leur projet professionnel.

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