Parole d’entrepreneur

décembre 2016

Christophe Lasserre-Ventura, associé de PRIMEUM, cabinet spécialisé dans le domaine de la rémunération variable.

C’est à la fin des années 90, chez Sanofi où il est chargé de redéfinir la politique de rémunération variable des équipes de visite médicale, que Christophe fait le constat que l’offre conseil dans ce domaine est quasi inexistante. Il rencontre alors son futur associé avec lequel il développe Primeum pour en faire un leader de la rémunération variable proposant une offre globale couvrant l’intégralité des besoins de l’entreprise, de l’audit à la conception de dispositifs de primes jusqu’à la mise en œuvre de solutions SaaS de gestion et d’animation.

Sensibilisé dès son plus jeune âge à la cause des personnes en situation de handicap mental, Christophe s’implique par ailleurs dans la Fondation Perce-Neige qu’il préside depuis 1995.

Pourquoi être devenu entrepreneur ?

La réponse à cette question se trouve probablement dans l’étymologie même du mot entrepreneur qui vient du latin «inter prehendere» : saisir avec la main.

En effet, après un parcours d’une dizaine d’années dans l’assurance puis l’industrie pharmaceutique, j’ai ressenti le besoin de « prendre mon avenir en main ». Si je ne regrette pas ces années extrêmement formatrices au sein de grandes organisations, les perspectives que j’entrevoyais à cette époque ne répondaient pas au parcours de vie auquel j’aspirais. Le mode de fonctionnement d’une grande entreprise avec son inertie décisionnelle, sa lourdeur hiérarchique, son manque de réactivité, son caractère impersonnel et ses contraintes organisationnelles ne rentrait plus dans le schéma professionnel et personnel qui m’animait.
L’envie de créer une entreprise, de développer une équipe, de créer de la valeur sur le plan humain et économique, de bénéficier d’une certaine liberté, de réussir un challenge ambitieux et une belle opportunité m’ont alors aidé à quitter les « ors de l’industrie ».

Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

La réussite d’une démarche entrepreneuriale repose en grande partie sur l’adhésion de l’ensemble des équipes à la vision de l’entrepreneur. Nous sommes tous dans le même bateau avec la volonté de traverser l’océan. Certes, le capitaine tient la barre et donne des instructions, prend ses responsabilités en cas de gros temps mais pour que son embarcation reste agile et performante, il doit être à l’écoute de son second, de son équipage, qui doivent rester force de propositions, d’améliorations ou d’innovations. C’est en développant l’esprit entrepreneurial des équipes que nous nous donnons le plus de chance de réussir avec le corollaire indispensable qui consiste à reconnaître la performance, l’implication et le succès lorsqu’ils sont au rendez-vous.

Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

Il serait peut-être plus adapté aujourd’hui de parler de création de «valeurs». Si la dimension économique reste une composante essentielle de l’aventure entrepreneuriale, d’autres valeurs sont indispensables à sa réussite : créer les conditions de développement personnel des équipes, de leur épanouissement et bien-être au travail, favoriser les lieux et les temps d’échanges, inciter à la créativité, susciter les initiatives, rendre autonome et responsable, valoriser le succès, adopter une démarche éthique. Une vision souvent court terme imposée par les priorités opérationnelles et le manque de moyens relèguent parfois le développement du capital humain aux oubliettes alors que nous devons en faire une priorité… mais fort heureusement les générations Y et Z sont là pour nous rappeler à l’ordre.

Quelles sont les trois mesures que vous prendriez pour améliorer le développement des entreprises françaises ?

En cette période de campagne présidentielle, permettez-moi de vous présenter ma « wish list » :
• alléger le carcan réglementaire et administratif afin de soulager les entrepreneurs de tâches chronophages, redondantes et souvent inutiles ;
• baisser les charges afin de gagner en compétitivité, redonner une capacité d’investissement et de développement ;
• simplifier le code du travail pour sortir d’une vision coercitive et passer à une relation participative et de confiance ;
• renforcer les incitations fiscales à la création et au développement des entreprises pour libérer les énergies créatrices et favoriser les vocations.

Pour les plus optimistes, décembre est aussi la période de Noël…

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