Parole d’entrepreneur

avril 2020

Jérôme Gacoin – CEO de Aelium

Après un début de carrière dans le journalisme et la publicité financière (Fusion Acquisition Magazine, L’Agefi), puis dans le conseil en communication financière (PHI), Jérôme prend la direction de l’une des activités du groupe Altedia aux côtés de Raymond Soubie pendant près de 10 ans. Il se lance en 2010 en créant Aelium. Agence de communication et de marketing spécialisée dans l’économie et la finance, Aelium accompagne les valeurs moyennes et les PME et ETI non cotées, dans leur recherche de financement et leur stratégie de communication au travers de ses 4 activités : le conseil en communication financière, marketing boursier, les relations presse corporate, économique et financière, la production et la réalisation d’évènements hauts de gamme en France et à l’international, et les relations publiques et Fondations d’entreprises.
Présente dans toute la France à partir de ses bureaux parisien, lyonnais et bordelais, Aelium s’appuie sur une équipe permanente d’une dizaine de professionnels expérimentés pour conseiller et accompagner ses clients.
Jérôme, est membre titulaire de la SFAF, administrateur de BGH Partners Suisse et de AST groupe (coté sur Euronext), et depuis 12 ans… adjoint au Maire de Ville-d’Avray.

1) Pourquoi être devenu entrepreneur ?

Pour ne pas laisser les autres prendre des décisions à ma place. C’est ce qui m’a toujours animé. Et c’est ce qui m’a permis de créer des entreprises ou des organisations. Cela a commencé dès l’université avec la création d’associations.
Ne pas laisser mon destin être pris en main par d’autres est pour moi fondamental et c’est ce qui m’anime encore aujourd’hui, y compris dans une vie politique locale.
Mes passages dans les grandes entreprises au début de ma carrière m’ont permis de me former, d’apprendre. Aux côtés d’un homme comme Raymond Soubie par exemple, ou d’autres dans la presse financière, on apprend beaucoup. J’ai appris des métiers, des usages, des techniques, des process, le rapport au client, mais aussi à utiliser mon intuition pour créer, pour développer, pour sentir mon marché. Tout cela m’a préparé et éclairé. Ce passage en entreprise en même temps a été l’occasion de me rendre compte que ce fonctionnement n’était pas fait pour moi.
J’ai une vision « négative » des grands groupes qui du fait de leur position oligopolistique ont tendance à négliger la relation clients, et surtout qui ont cette tendance à « consommer » des individus jusqu’au moment où elle les placardise ou s’en sépare.

2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

Tous mes collaborateurs, chacun à leur dimension, chacun à leur poste, doivent être des entrepreneurs. On est tous entrepreneurs. C’est dans la nature de l’Homme. À un moment ou un autre, on devient entrepreneur.
Entrepreneur ne veut pas forcément dire chef d’entreprise. Être entrepreneur c’est avant tout savoir prendre son destin entre ses mains. Mettre son ingéniosité au service de la performance. Essayer de créer de la valeur, de donner du sens à son métier.
C’est à nous d’ aider, de permettre aux autres de le devenir. Le chef d’entreprise est là comme cadre, comme encadrant, comme guide, pour permettre aux plus jeunes d’évoluer avec cet état d’esprit et aux plus vieux de continuer à animer l’entreprise.
Je ne partage pas cette vision pessimiste de la société qui nous partagerait entre entrepreneurs et exécutants.
La seule différence à mes yeux entre le chef d’entreprise et les collaborateurs-entrepreneurs c’est qu’il y en a un qui décide de la direction générale que doit prendre l’entreprise, qui porte la vision et la partage. Savoir partager, crée de la valeur, permet d’établir un leadership solide, et permet aux autres de pouvoir s’associer à une idée et une vision, et donc d’accompagner et de suivre.
Mon rôle est de donner envie, tout simplement.

3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

La création de valeur n’est pas uniquement financière. C’est une myriade de choses. Elle s’exprime aussi bien dans l’offre d’un service utile au client et à son propre écosystème, ses salariés, ses fournisseurs, ses clients, que dans la création d’emplois.
Une entreprise doit avoir une raison d’être. La mesure de ma création de valeur en tant qu’entrepreneur ce sont les réponses que j’apporte aux besoins de mes clients et qu’ils ne trouvent pas ailleurs. C’est la satisfaction que je ressens lorsque j’ai le sentiment d’avoir fait mon boulot.
La création d’emploi durable est aussi source de création de valeur. C’est le moyen de faire grandir des personnes qui pourront ensuite bénéficier de nouvelles opportunités professionnelles.
Là encore c’est une énorme satisfaction de savoir que l’on a été le maillon l’étincelle, qui leur a donné envie d’aller plus loin, même si parfois c’est ailleurs.

4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?

a/ La mesure la plus centrale, fondamentale : Lâcher les entrepreneurs !
Il y trop de papiers, trop de réglementations. Quand on est prisonnier d’un carcan dans lequel on passe plus de temps à gérer de l’administratif, à penser à ses charges, à penser à ses impôts, plutôt qu’à faire son métier, on est mécaniquement moins entreprenant.

b/ Il faut baisser la pression fiscale.
L’impôt est trop lourd en France, pour les sociétés et pour les salariés. Il faut accélérer les efforts d’allègement déjà entamés il y a quelques années, mais de façon encore trop timide.

c/ Nous devons améliorer la formation de nos jeunes.
Réformer les programmes éducatifs pour les sensibiliser à l’entreprise, leur transmettre les connaissances pratiques en économie, leur donner le goût de la construction, leur donner envie. Faire en sorte que l’anglais ne soit plus jamais enseigné comme il l’était à notre époque.
On devrait savoir parler couramment une langue étrangère en terminale, alors que partout en Europe les gamins de 18 ans sont bilingues.

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