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octobre 2015

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

Le ministère de l’Education Nationale

La Cour des comptes a rendu public, le 29 septembre 2015, un rapport sur le coût du lycée.

Extraits :

« Créé en 1802 pour forger l’élite de la Nation, le lycée conduit désormais 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Pourtant, alors que le coût moyen d’un lycéen français est 38 % plus élevé que celui des lycéens des autres pays de l’OCDE, au plan qualitatif les résultats en France en termes de réussite dans les études post-bac ou d’insertion sur le marché du travail des bacheliers professionnels ressortent comme très moyens.

En 2012, la dépense intérieure d’éducation était de 139,5 Md€, soit 6,9 % du PIB. Le lycée représentait 18,6 % de cet ensemble, soit 25,9 Md€.
Au sein de l’OCDE, la France se caractérise par une répartition atypique de la dépense en faveur des élèves : le coût d’un élève en primaire y est en-deçà de la moyenne, celui d’un collégien assez proche et celui d’un lycéen très supérieur. Cet écart s’explique au lycée par un temps d’instruction reçu par les élèves beaucoup plus important alors même que les heures d’enseignement dispensées par les enseignants sont plus faibles, et par une taille moyenne des structures plus petite, qu’il s’agisse des groupes d’élèves ou de la taille des établissements. Concernant les coûts d’enseignement, c’est le nombre d’élèves présents devant l’enseignant qui explique principalement les grandes différences entre disciplines. Il en résulte un coût moyen des enseignements facultatifs beaucoup plus élevé que celui des matières obligatoires.

Le resserrement du champ des options dans la voie générale et des spécialités dans la voie professionnelle limiterait la profusion des combinaisons d’enseignement, qui aggrave de façon diffuse le coût du système éducatif.

Le temps élevé d’instruction par élève est réparti sur un faible nombre de semaines et assuré par des enseignants dont les obligations de service sont définies de manière rigide, dans un cadre strictement hebdomadaire. La réduction du volume d’instruction et son étalement sur une période annuelle plus longue constitueraient ainsi des leviers efficaces pour mieux maîtriser le coût du lycée. Le cadre institutionnel et le pilotage partagé du service public éducatif entre État et Régions ne favorisent pas l’amélioration de la gestion des lycées : l’allocation des moyens est perfectible, la mutualisation est insuffisante, les outils contractuels sont complexes et la position ambiguë des établissements et des proviseurs engendrent également des difficultés de gestion. La révision des processus d’allocation, la simplification et la rationalisation des outils de pilotage, et le renforcement de l’autonomie des établissements et des pouvoirs des chefs d’établissements sont donc nécessaires. »

La réponse du ministère en date du 29 septembre.

« Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prend acte de ce rapport qui constituera un élément d’analyse venant nourrir l’évaluation des réformes des lycées que le ministère engagera à l’automne. »

En dehors du maniement curieux des majuscules et de la méconnaissance du calendrier, puisque l’automne a commencé le 23 septembre, on s’étonne de l’indigence de cette réponse : ce rapport en suit bien d’autres : 2004-2010-2013 et déjà un en 2015 sur ces sujets. Pour autant il reste 58 langues présentables au baccalauréat, dont 20 choisies par moins de 50 élèves, notamment 13 en danois et 6 en swahili…

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