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octobre 2018

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

L’industrie française à la traîne, à nouveau…

Ce n’est pas un constat nouveau, mais un cruel rappel qui ressort d’une étude comparative du Trésor (p. 162) sur l’industrie de notre pays qui accompagne le projet de loi de finances pour 2019. De 2000 à 2016, notre industrie a reculé de 3% alors que la production industrielle allemande a progressé de 25%. Notre industrie ne représente plus que 10% du PIB contre 16,5% à l’époque. Le secteur textile, habillement cuir, chaussure a perdu plus de 50%, l’automobile 28%, les industries électriques 20%, et avec la plus grande forêt d’Europe, la France a perdu 13% de sa production de bois-papier…

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Pourquoi c’est grave, alors que tant de voix ont chanté l’économie des services et des loisirs? C’est que nous continuons de consommer des biens qu’il faut bien produire ! Et l’industrie concentre 75% des dépenses de Recherche et Développement des entreprises : pour ses produits et pour ses process. C’est donc l’industrie qui permet la productivité qui conditionne la croissance et la compétitivité d’une économie. Il n’y a guère de gains de productivité dans la restauration ou l’hôtellerie…Ce fléchissement marqué de notre industrie n’est en effet pas compensé par le développement de services à forte valeur ajoutée susceptibles des nous apporter des revenus compensant nos importations de biens (logiciels, plateformes internet du type Google ou Microsoft, etc.).

En finançant nos dépenses sociales surdimensionnées sur la production, la France, perdant en productivité, assèche progressivement et sûrement les ressources qui financent bien-être de sa population…Ce qui s’appelle sacrifier l’avenir au présent.

Pour se consoler, on se livrera à la lecture du rapport de l’Institut Montaigne « Industries du futur » qui ouvre quelques pistes pour que la révolution en cours ne balaye pas ce qui reste de notre industrie.

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