Parole d’entrepreneur

janvier 2017

Marie-Astrid de CAZANOVE, fondatrice de gogomitch l’appli pour transporter vos Objets Pressés en moins de 16 heures.

Lancée en mars 2016, la plateforme web collaborative gogomitch met en relation les voyageurs disponibles souhaitant amortir leur frais de déplacement et les particuliers, à la recherche d’une solution de transport sécurisée, économique et rapide.
Marie-Astrid de Cazanove est diplômée d’un Master en marketing de la grande consommation obtenu en école de commerce. Elle fait ses premiers pas chez Danone en tant que Chef de Marché où elle se perfectionne rapidement dans la vente et la négociation.

Puis elle rejoint le siège sur des fonctions d’interface commercial – marketing.
En 2013, Marie-Astrid oublie ses clés à l’autre bout de la France, fait appel un serrurier mais regrette qu’il n’existe aucun moyen rapide de lui livrer ses clés. Dès lors elle imagine gogomitch.
Début 2015, l’entrepreneuse se lance dans l’aventure gogomitch ayant toutes les cartes en main pour entreprendre dans l’économie collaborative.

Pourquoi être devenue entrepreneur ?

Depuis toujours mon tempérament manifestait des signaux entrepreneuriaux : autonomie, indépendance, créativité, dynamisme, optimisme et un certain refus de l’autorité… Mais l’élément déclencheur fut une épreuve familiale vécue en 2009, qui me fit l’effet d’un électrochoc : j’ai réalisé que je devais prendre mon destin en main et être actrice de ma vie car tout pouvait s’arrêter soudainement… Je fus également portée par une furieuse envie de vérité, d’authenticité, d’être véritablement moi-même…

Enfin bien sûr j’ai eu une idée qui me sembla opportune et créatrice de valeur : en oubliant mes clés à l’autre bout de la France, j’avais eu cruellement besoin d’un service de livraison collaborative, rapide et économique.

Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

La réponse me semble assez évidente : non. Selon moi, on ne peut pas entreprendre seul. Si, comme le souligne Aristote « l’homme est un animal social », alors l’entrepreneur est un animal multisocial…

En effet l’idéal est de se créer un réseau d’alliés et de les embarquer à ses côtés en tant qu’acteurs du projet, et non simples observateurs :

La famille, d’abord refuge mental et affectif, mais qui peut également soutenir financièrement voire investir en love money ;
Le réseau, qui peut amener de nouvelles opportunités et nourrir la stratégie ;
Les associés bien sûr s’il y en a, mais aussi les collaborateurs qui dans une startup n’ont pas le même mindset que dans une grande entreprise : ils doivent être également entrepreneurs dans l’âme, s’impliquer pleinement, créer en permanence, sortir de leur cadre…

Par ailleurs, le chef d’entreprise doit absolument apprivoiser le sentiment de solitude car même s’il est entouré par des alliés embarqués, devra assumer seul son mental, ses convictions, sa foi et sa motivation. C’est d’après moi tout l’enjeu du leadership.

Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

La création de valeur est l’ensemble des bénéfices proposé à chaque partie prenante d’un projet.
Dans le cas de gogomitch, nous créons de la valeur chez 4 parties prenantes :

Les utilisateurs qui expédient des objets : nous leur proposons un service plus optimal que les services traditionnels existants, plus rapide, plus économique et plus en relation avec l’autre à travers le lien social ;
Les utilisateurs qui transportent les objets : ils bénéficient d’un bon plan voyage pour se déplacer à moindre coût tout en rendant service à leur prochain ;
La société en général : nous apportons un nouveau lien social et un service d’entraide ;
Nos investisseurs : nous leur permettons de gagner de l’argent à travers un modèle économique vertueux et rentable à moyen terme.

Quelles sont les trois mesures que vous prendriez pour améliorer le développement des entreprises françaises ?

En préambule je dirais que nous avons beaucoup de chance en France globalement lorsque l’on entreprend. Depuis plusieurs années l’entrepreneuriat est bien et beaucoup soutenu, à travers un discours général très positif et dynamique, mais aussi des aides au financement (BPI France, réseaux d’entrepreneuriat, statuts JEI -CIR-CII) et un soutien à la prise de risque (chômage).
Néanmoins des améliorations sont possibles :

Tout d’abord adapter les charges au stade d’avancement de l’entreprise : on ne doit pas payer les mêmes taux de charges selon que l’on est une TPE en balbutiement ou une grande entreprise. Je pense bien évidemment aux charges liées aux recrutements de salariés ;
Favoriser l’économie collaborative émergente à travers un cadre juridique et fiscal souple ;
Dédier des ressources à des fonds de financement de l’innovation : création de fonds dédiés à la transformation numérique en doublant les fonds alloués en France au capital-risque.

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