Parole d’entrepreneur

novembre 2016

Sonia RAMEAU

Diplômée de l’École hôtelière de Lausanne, Sonia RAMEAU a passé plus de quinze ans à conseiller des start-up Internet sur le plan stratégique, le développement partenarial, la démarche marketing & Business Développement.

Entre 2001 à 2009, elle a participé au développement de Notrefamille.com
(Genealogie.com & Cadeaux.com), dont elle a été Directeur Général adjoint. Elle est également fondateur associé de Youscribe.com, qu’elle a accompagné dans sa phase de lancement.
Elle est membre du Comité directeur de CroissancePlus, réseau d’entreprises de croissance présidé par Jean-Baptiste Danet.
Elle s’exerce depuis 12 ans à la sculpture et collectionne des œuvres d’art.
Cette expérience artistique, combinée à la conviction qu’Internet peut jouer un rôle clé dans la promotion d’artistes vivants, l’a décidé à créer www.artistics.com
« Artistics est une galerie en ligne d’œuvres d’art contemporain dont les objectifs sont de faciliter les relations entre les artistes et les amateurs d’art et de développer les pratiques d’achat dans ce secteur, via le digital »

Pourquoi être devenue entrepreneur ?

J’ai choisi d’entreprendre car les challenges de la création et du développement me stimulent. J’ai toujours eu envie de faire grandir les projets que l’on m’a confiés. Je suis également très avide de liberté et pense qu’un entrepreneur, même s’il doit faire face à de nombreuses contraintes, reste libre de s’adapter, à sa manière, à l’environnement de marché qu’il a choisi.

Après une première expérience de 4 ans dans un grand groupe et une reprise d’étude pour obtenir un MBA, j’ai eu l’opportunité en 1996 de travailler pour une start-up internet internationale. Je n’ai ensuite plus quitté le monde des start-ups et de leur financement qui sont étroitement liés et qui me passionnent. J’ai d’abord créé une société de conseil auprès de start-ups internet car je savais que ce que nous étions susceptibles de proposer au marché leur serait utile. J’ai ensuite participé activement au développement de deux sites internet grand public. Il ne me manquait plus qu’une idée et beaucoup d’énergie pour me lancer dans ce que j’avais identifié comme disruptif et attractif sur le marché de l’art : une galerie d’art contemporain en ligne.

Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

L’entrepreneur est souvent seul à prendre les risques financiers mais il est loin d’être seul dans le développement de son projet.

L’entrepreneur se nourrit de son environnement pour identifier un secteur porteur ou une opportunité de marché. Puis il teste son idée auprès de son entourage ou de cibles potentielles. Il prend enfin la décision de se lancer lorsqu’il pense que son projet a du potentiel et qu’il pourra s’entourer des bonnes personnes pour le réaliser. Je n’aurais jamais pu monter notre galerie en ligne Artistics seule. Je me suis entourée de compétences confirmées avec un directeur technique, un directeur éditorial et communication (j’avais déjà travaillé avec eux dans le passé), et d’une équipe opérationnelle qui contribue très efficacement au développement de la société et à laquelle  j’essaye d’insuffler convictions et énergie.

Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

Je dirais que c’est d’abord de contribuer au bien-être et au plaisir des personnes à qui l’on rend service, avec lesquelles on travaille ou interagit. Le projet d’Artistics, met en valeur des artistes et leurs œuvres d’art, et contribue ainsi à la création de valeur. Il crée des émotions et encourage la réflexion aussi bien à titre individuel qu’au sein de l’entreprise.

Je ne défends pas une vision philanthropique de l’entreprise, mais dans une société divisée et marquée par la défiance, il me semble que les entrepreneurs doivent aussi prendre la mesure de leur responsabilité sociale. La création de valeur financière, indispensable à la pérennité de l’entreprise, n’est qu’un des aspects de la création de valeur.

Quelles sont les trois mesures que vous prendriez pour améliorer le développement des entreprises françaises ?

Je baisserais drastiquement les charges sociales des jeunes entreprises (toutes catégories de salaires confondues) car elles freinent considérablement leur croissance. Je les augmenterais au fur et à mesure que l’entreprise devient rentable et prospère, ce qui implique évidemment un suivi régulier de leur situation. Je continuerais à développer des mesures favorables à l’innovation, qu’elle soit technologique ou autre.

J’optimiserais les mesures actuelles qui encouragent tous les citoyens à investir dans les jeunes entreprises, notamment à travers une fiscalité personnelle plus favorable.
Enfin, je proposerais une quatrième mesure pour permettre le développement des entreprises dédiées au rayonnement de l’art contemporain français : la mise en place d’un dispositif d’incitation fiscale pour ceux qui soutiennent et investissent dans le travail d’artistes vivants Français ou installés en France.

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