Parole d’entrepreneur

mars 2024

Victor Humberdot Fondateur de Huvi Capital

www.montres-et-bijoux.fr |www.corail.co | www.safeorthopaedics.com

Victor Humberdot se présente volontiers comme « Ingénieur de formation et banquier d’affaire-entrepreneur de métier ». Porté par son rêve de gosse de devenir un jour le mécano de Michael Schumacher, il s’oriente d’abord vers le métier d’ingénieur avec un DUT puis un master en ingénierie physique/mécanique, et une première expérience chez General Electric Healthcare.

Victor a la bougeotte et quitte rapidement sa Seine-Maritime natale pour Paris. Le monde de la finance et la crise des subprimes le passionnent et attisent sa curiosité d’ingénieur. Il cherche à comprendre. Il décide de faire un mastère spécialisé en finance internationale à Neoma et de réorienter sa carrière vers la finance de marché.

Il passe successivement chez BBVA, Kepler Chevreux, Société Générale, où il touche à tous les métiers de la finance de marché. Un marchepied vers l’objectif qu’il s’est fixé depuis un moment : le M&A.

D’abord en build-up chez un gros industriel du bâtiment, puis en conseil chez Exponens et enfin chez DDA & Company.

Depuis qu’il est père de famille il a troqué le vélo sur lequel il partait pour de longues virées contre une paire de gants de boxe anglaise qu’il pratique à chaque occasion, toujours dans cette même quête de challenge, de performance, et de résultats.

Avec son véhicule d’investissement Huvi Capital, Victor Humberdot intervient en tant qu’entrepreneur-investisseur majoritaire dans deux sociétés depuis 2023 : www.corail.co des sneakers vegan à base de matériaux recyclés à Marseille, et www.montres-et-bijoux.fr une boutique en ligne de montres et de bijoux, basée dans le Doubs.

Sans sa casquette d’investisseur, il accompagne aussi la sortie de redressement de la société Safe, en conduisant le plan de continuation en tant que président du conseil d’administration en M&A, je me suis naturellement tourné vers la reprise d’entreprises. Je me suis fixé comme cibles des entreprises proches de la rentabilité, accessibles financièrement par rapport à mes moyens, avec la possibilité de prise de participation majoritaire, et positionnées sur des activités qui me plaisent. À l’été 2023, j’étais prêt à me lancer, avec dans la foulée mes deux premières acquisitions, en temps qu’entrepreneur-investisseur.

1) Pourquoi être devenu entrepreneur  ?

Je me suis vite rendu compte que j’avais du mal à fonctionner dans un cadre imposé, alors que j’avais ma propre vision des choses.
J’ai aussi senti que c’était le moment de prendre le risque de lancer mes propres activités. Fort de mes expériences et compétences en analyse des sociétés, en stratégies de développement et en M&A, je me suis naturellement tourné vers la reprise d’entreprises. Je me suis fixé comme cibles des entreprises proches de la rentabilité, accessibles financièrement par rapport à mes moyens, avec la possibilité de prise de participation majoritaire, et positionnées sur des activités qui me plaisent. À l’été 2023, j’étais prêt à me lancer, avec dans la foulée mes deux premières acquisitions, en temps qu’entrepreneur-investisseur.

2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

Oui et non.
Oui, car je suis seul dans la prise de risque financier et juridique.
Non, car entreprendre seul est impossible. Je ne pourrais pas développer Corail sans les équipes opérationnelles, les conseils et les autres actionnaires.
L’entrepreneur doit s’entourer, s’équiper en expertises et en expérience.
Et en tant qu’entrepreneur, je dois partager cette énergie particulière et nécessaire pour conduire un projet, avec « fougue, candeur et jeunesse ». Le rôle de l’entrepreneur est de fixer des objectifs challenging pour emmener l’entreprise encore plus loin.

3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

D’après moi la création de valeur c’est trouver son « océan bleu ».
C’est être capable de répondre à un besoin spécifique de telle manière que je ne suis pas dans une démarche de prise de part de marché contre des concurrents, mais dans la création d’un nouvel espace stratégique sur lequel je suis seul. Dans cet océan bleu dans lequel je crée mon propre marché.

4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?

a/ Améliorer la compétitivité fiscale des entreprises. Trouver un équilibre qui permette de baisser l’IS et les charges sociales. Et même si l’entreprise n’est que collecteur, le taux de TVA a quand même une influence sur le prix final payé par le client et donc la compétitivité des produits.

b/ Flexibiliser le contrat de travail. On a déjà commencé avec la rupture conventionnelle mais il faudrait certainement aller encore plus loin.

c/ Éduquer tôt à la prise de risque, à entreprendre. On parle beaucoup des métiers dans notre système éducatif, et notamment des grandes écoles qui sont des orientations de « sécurité », mais trop rarement de la création d’entreprise, de la culture du risque et de la gestion de l’échec.
On crée au contraire une culture de sécurité et des comportements très conformistes. Au lieu de valoriser et promouvoir la création, d’accompagner des talents hors des filières traditionnelles. Et surtout de permettre à chacun de faire ce qu’il/elle aime vraiment

d/ Démocratiser et dédiaboliser les fonds d’investissements français. Ils collectent énormément et sont certainement la solution pour transformer nos PME en ETI, et rattraper ainsi notre retard par rapport à l’Allemagne notamment. Il faut que les chefs d’entreprise comprennent qu’il y a parmi eux des fonds compatibles avec leurs besoins et que baisser le pont levis pourrait être une bonne idée. Des entreprises accompagnées par des fonds se donnent les moyens de consolider des activités, des secteurs, et de créer et pérenniser des emplois et du savoir-faire.

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