Au fil des lectures : reçu 10/10

mars 2016

« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)

Warren Buffet, grand investisseur
et bon pédagogue

Jean-Baptiste Say nous dit que « La société, prise en masse, ne peut s’enrichir que par la production ; car ce qui n’enrichit un individu qu’aux dépens d’un autre, n’augmente pas les richesses de la masse. » Warren Buffet, dans sa dernière lettre aux actionnaires de Berkshire Hathaway fait écho à Jean-Baptiste Say et note que trop peu d’américains comprennent le lien entre productivité et prospérité. Ne parlons pas des français…

Il explique qu’en 1900, 40% de la population active américaine, soit 11 millions de personnes, travaillaient dans le secteur agricole et cultivaient principalement du maïs.
36 millions d’hectares étaient cultivés et produisaient en moyenne 1.9 tonnes de maïs par hectare donc un total de 68 millions de tonnes.

Aujourd’hui, grâce aux différentes innovations (mécanisation, engrais, qualité des graines etc…), les Etats-Unis cultivent 34 millions d’hectares, produisent 9.4 tonnes de maïs par hectare soit un total de 320 millions de tonnes. L’amélioration de la productivité s’accompagne d’une réduction drastique du nombre d’agriculteurs qui ne représentent plus que 2% de la population active, soit 3 millions de personnes.

Il conclut que ces innovations ont permis aux personnes qui ne travaillent plus dans le secteur agricole, d’utiliser leur temps et leurs talents pour d’autres entreprises. Ceci permet aux américains de bénéficier aujourd’hui d’une grande diversité de biens et de services non agricoles. Par conséquent les gains de productivité n’ont pas seulement bénéficié aux exploitants agricoles mais à tous les américains.

Il souligne cependant que pour les américains qui ont perdu leur emploi, concurrencés par des machines plus productives, l’évocation du bien commun n’apporte pas beaucoup de confort surtout si leur talent devient obsolète.

Mais la solution n’est pas de restreindre ou de rendre illégaux les gains de productivité, puisque cela détruirait de la valeur pour la société toute entière, mais de s’assurer qu’il existe une sécurité sociale et une formation pour ceux qui veulent travailler mais dont les compétences ne sont pas valorisées par le marché.

Aux Etats-Unis cette création de richesse se traduit par un PIB par habitant (corrigé de l’inflation) de $56 000 par habitant, soit six fois le montant du PIB par habitant de 1930.
Et Warren Buffet de conclure que Rockfeller, vivait sans doute moins bien que son voisin à Omaha dans le Nebraska.

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