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octobre 2021

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

Abiy Ahmed, premier ministre Éthiopien faiseur de famine et de misère

L’Éthiopie, on ne parle guère de ce pays deux fois grand comme la France, deuxième plus peuplé d’Afrique (110 millions d’habitants), berceau de l’humanité où ont été découverts en 2003 les plus anciens spécimens d’homo sapiens. Avec six zones climatiques, neuf régions fédérées, 13 langues principales parlées (90 au total), 80 peuples rassemblant deux ethnies dominantes (Oromos 33%, Amharas 25% mais aussi les Afars, les Somalis etc.), l’Éthiopie est un exemple de diversité et de richesses (65% de terres arables, le café arabica, le gaz, les schistes bitumineux, les minerais rares…) et d’histoire ancienne mais aussi chaotique et violente faite de rivalités, de guerres et de famines.

Nommé premier ministre en 2018 après une période ayant connu une dictature d’inspiration communiste à la fin du XXe siècle (Mengitsu) laissant désordres et violences, Abiy laisse entrevoir la possibilité d’une émergence permise par une croissance économique soutenue et par la fin de la guerre avec l’Érythrée voisine. Cela lui vaudra d’ailleurs de recevoir le prix Nobel de la paix en 2019. Pour autant le PIB par habitant reste un maigre 936$ (38 625$ en France).

Malheureusement les rivalités reprennent avec le Tigré, province du nord qui a dominé le pays par le passé, qui voit réprimer sa « rébellion ». Massacres, viols et violence se commettent avec la complicité des anciens ennemis érythréens, et la population du Tigré, 5 millions de personnes, se trouve coupée de tout accès aux ressources vitales et manque de nourriture.
Les camions de ravitaillement sont bloqués et les organisations internationales comme Médecins sans Frontières ou the Norwegian Refugee Council sont interdites d’intervention comme sont expulsés les officiels des Nations Unies accusés d’interférence dans les affaires intérieures.
La famine est proche. Les armes sont fournies par la Turquie et la Russie. Cette dernière avec la Chine refusant de faire pression à l’ONU sur le gouvernement en place. Au-delà du Tigré dans la misère absolue, l’économie entière du pays est sous pression, perdant les aides occidentales.
La capitale Addis Abeba reste le siège de la Commission Économique pour l’Afrique…

L’Éthiopie aujourd’hui et son premier ministre Abiy Ahmed sont une nouvelle confirmation de la thèse de Say : la prospérité que mérite un pays dépend aussi de ses dirigeants. Non seulement ceux-ci peuvent la détruire mais ils peuvent également l’empêcher d’émerger. À bon entendeur.

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