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novembre 2021

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

Bonneuil-sur-Marne : un bel exemple d’inefficacité publique et de clientélisme

Commune communiste depuis 1944, Bonneuil-sur-Marne (77), limitrophe de Sucy-en-Brie et de Boissy-Saint-Léger, compte environ 16 500 habitants. Comme toutes les communes de France, elle doit mettre en œuvre la loi sur la fonction publique d’août 2019 qui met un terme aux régimes dérogatoires permettant aux collectivités locales d’exiger moins de 35 heures de travail hebdomadaire à leurs agents. Les gymnastiques de la Maire de Paris pour y échapper ont fait la une, mais l’exemple de Bonneuil est illustratif de la déconfiture de la gestion pratiquée dans nombre de collectivités ou services publics.

Ses employés municipaux travaillent 1551 heures alors que la loi qui doit s’appliquer au 1er janvier 2022 exige 1607 heures annuelles, un écart qui représente huit jours de congés. Bien qu’élu de la République, le maire entend s’opposer à l’application de la loi dans sa commune, ce qui donne déjà un bon exemple de civisme. Mais pourquoi donc une loi égalitaire et soucieuse de l’efficience dans l’usage des deniers publics provoque-t-elle l’hostilité de l’édile communiste ?

Eh bien, il suffit de regarder le contexte électoral de la cité :
16 500 habitants mais seulement 9 300 inscrits sur les listes électorales et aux dernières élections municipales 70% d’abstention au premier tour et seulement 2600 suffrages exprimés. Et la municipalité emploie 600 agents qui doivent représenter plus de 1000 votes si l’on pense que les conjoints se mobilisent comme les titulaires de l’emploi public. Pas étonnant donc que l’équipe municipale ait été réélue au premier tour avec 77% des voix soit 2000 votes en sa faveur. Pas étonnant non plus que le maire refuse de confier la propreté de sa ville (23 agents) à un prestataire externe qui ferait économiser 1,5 million d’euros par an explique le Monde, alors qu’il s’estime « étouffé financièrement ». Pas étonnant non plus que le Maire ait institué un chèque « eau » de 30 à 70 euros au mois d’octobre pour ses administrés, après s’être pourtant vanté d’avoir obtenu une baisse des prix de 30% !

On comprend ainsi pourquoi la moitié des 35 000 communes de France font travailler leurs employés moins de 35 heures. Un bon exemple d’organisation de la paupérisation d’une société : dépenser plus et travailler moins. La petite ville de Bonneuil devrait nous instruire…

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