Au fil des lectures : reçu 10/10

septembre 2020

« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)

Christian Saint-Etienne, Le Libéralisme Stratège contre le chaos du monde, Odile Jacob

Jean-Baptiste Say fut nommé en 1819 à la chaire d’économie industrielle (créée pour lui) au Conservatoire National des arts et métiers. Christian Saint-Etienne est aujourd’hui professeur titulaire de la Chaire d’économie de ce même Conservatoire. Autant dire qu’il est le digne successeur de Say. Digne, oui, car son petit opuscule de rentrée permet de revisiter les fondements du libéralisme et de se convaincre de l’urgence de son rétablissement. Car malheureusement devenu un gros mot dans beaucoup de débats politiques français qui s’illustrent par l’ignorance et la caricature, le libéralisme vrai tel que le reprend Saint-Etienne reste le ciment de nos libertés et la condition de notre prospérité.

L’auteur fait le constat amer que l’extension infinie des « droits à » conduit à l’érosion, voire à la disparition, de nos droits naturels, pourtant imprescriptibles, tels que définis par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

Le surdéveloppement de l’État providence (au-delà de 48% de dépenses publiques rapportées au PIB relève Saint-Étienne) conduit à dissuader d’investir, de travailler, d’entreprendre. Pourtant l’emploi, le travail, est le socle de la dignité humaine, car il relève la condition individuelle. À l’inverse, l’assistanat social comme la prédation fiscale conduisent à des comportements « a-responsables ».

Alors que les rendements croissants permettent le développement d’oligopoles voire de monopoles, que les facteurs environnementaux ne sont pas inclus dans le prix des biens et services (les fameuses « externalités négatives »), il est essentiel que l’État français dans le cadre d’une alliance européenne retrouve la performance régalienne et maigrisse là où il est inefficient.

Saint-Etienne nous rend donc un panorama de la pensée libérale française qui inspire son analyse des faiblesses de notre société et les solutions qu’il propose, en refusant tout déterminisme, toute fatalité du déclin. « Seul le libéralisme peut nous permettre de résister au chaos du monde. Et le libre arbitre reste le cœur battant du libéralisme politique ».

Une très « Say-ne » lecture !

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