Parole d’entrepreneur

mars 2019

François Guillon – Président de Bières de Montmorillon

À la suite d’une formation en école de commerce, François se forge une expérience dans le conseil aux entreprises à Paris. Par la suite, il quitte la région parisienne en 2015 pour s’attaquer au projet gastronomique qui lui tient à cœur, faire revivre la fierté de son terroir natal, les Bières de Montmorillon.

L’entreprise est simple, proposer un produit de qualité, artisanal et biologique proposé au-delà des frontières de la Vienne, notamment à Paris.

Depuis 2017, François a agrandi son équipe en raison du succès que connaît son produit, car ce ne sont pas moins de 10 000 bouteilles qui sont produites tous les mois.

1) Pourquoi être devenu entrepreneur ?

L’entrepreneuriat a toujours été pour moi synonyme d’aventure.
À l’instar des grands navigateurs qui se sont lancés dans l’inconnu avec pour seule arme leurs convictions, j’ai voulu, à mon humble mesure, me frotter à cet inconnu. La recherche de cette dose d’adrénaline a sans aucun doute été ma première motivation. Après 4 ans d’expérience dans le conseil, je brûlais de prendre mes propres décisions et d’insuffler à une entreprise mes propres choix avec une vision globale que seul un dirigeant peut avoir.

2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

Dans une petite structure comme la mienne, chacun apporte sa pierre à l’édifice avec une motivation exacerbée par l’effet direct de ses actions sur le devenir de la société.
Chacun, jusqu’au stagiaire, peut constater que son travail influe instantanément sur l’activité de l’entreprise, ce qui est très valorisant.

Par ailleurs, contrairement à un emploi dans une grande société, mes salariés ont pris une dose de risque. Ils acceptent de travailler corps et âme pour une jeune structure dont la stabilité financière peut être mise à mal du jour au lendemain par litige avec un client ou un fournisseur défectueux.

À ce titre, on peut dire que tous sont acteurs de ma société comme s’il s’agissait de leur propre entreprise.

3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

La création de valeur est la différence entre le produit ou le service obtenu de ses fournisseurs et le produit ou service délivré à ses clients par l’entreprise.
Dans mon cas, c’est assez évident, je transforme des matières premières en bières.
Dans notre société actuelle, où la valeur ajoutée se limite bien souvent à un joli packaging, je mets un point d’honneur à faire en sorte que la qualité de mes produits ne soit pas qu’un effet marketing.

4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?

• L’aide à la décentralisation : en entreprenant en dehors des grandes agglomérations, de nombreuses contraintes viennent se mettre en travers du chemin de l’entrepreneur : recrutement d’employés qualifiés, connexion internet, relation avec l’administration, logistique ;

• L’État pourrait pallier ces difficultés ce qui permettrait la création d’entreprises dans des secteurs géographiques sinistrés économiquement ;

• L’harmonisation des règles Européennes : dans un secteur tel que l’agroalimentaire, la notion de règles européennes est primordiale. Mais encore faut-il que tous jouent avec les mêmes règles ! Que ce soit en termes d’hygiène, de certification bio, d’utilisation de certains produits, de taxes, de charges… l’entrepreneur français se retrouve toujours lésé. C’est le rôle de l’État de protéger ses entrepreneurs ;

• La simplification des processus administratifs.

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