Au fil des lectures : reçu 10/10

mars 2019

« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)

La lettre Vernimmen, Pascal Quiry et Yann Le Fur

La lettre Vernimmen
Pierre Vernimmen, disparu à 50 ans en 1996, fut professeur de finances à HEC -dont il était diplômé- et banquier d’affaires. Ses cours et son manuel « Finance d’entreprise » ont formé des générations d’étudiants à la compréhension et à la résolution des problèmes financiers des entreprises. L’économie et la micro-économie ne se réduisent pas à la finance, mais comme l’a dit Pierre Mendes-France, « tous les problèmes ne sont pas financiers, mais tous le deviennent à un moment où à un autre ».

Pascal Quiry et Yann Le Fur, deux de ses anciens élèves, à leur tour enseignants et professionnels de la matière se sont donné pour mission d’assurer les éditions du manuel de leur maître qu’ils mettent à jour et enrichissent tous les ans. Parallèlement au développement du site Vernimmen.net qui offre de multiples services et informations aux étudiants, enseignants, professionnels et curieux, ils publient mensuellement la Lettre Vernimmen.

Pour sa réponse à Mediapart, le numéro 165 de février est un chef d’œuvre.
En quinze points précis et simples, les auteurs réduisent à néant les affirmations de Mediapart concernant la profitabilité des banques françaises, les « licenciements » chez Carrefour, les « rentes » des grands groupes, la croissance de leurs profits, les politiques de dividendes, etc. Selon un schéma classique et attendu, méconnaissances et idées fausses chez Mediapart viennent confirmer les préjugés sur les entreprises dans une vision post-marxiste caricaturale.

Et ce qui est piquant ensuite, c’est le travail d’analyse financière des auteurs sur Mediapart qui est une entreprise, elle aussi ! Une entreprise du secteur des médias, pourtant en souffrance, qui réalise un taux de profit avant impôts de 19%, qui assure à ses employés un revenu moyen plus de deux fois supérieur au salaire médian français (61 800 euros, pas mal ! mais stable), et qui rachète ses propres actions avec le cash qu’elle accumule grâce à sa forte rentabilité au lieu de l’investir… Bref, une entreprise florissante qui condamne sans fondement chez les autres ce qu’elle fait elle-même en réalité !

L’occasion pour les lecteurs de la « Lettre » de bien comprendre les mécanismes de rentabilité et de croissance des entreprises et le rôle des dividendes. Et de se départir des idées fausses en large circulation en se donnant les moyens d’exercer leur propre jugement avec raison plutôt que de se soumettre à l’idéologie.

Rappelons que, comme pour la « Décade »,
l’abonnement à la Lettre Vernimmen (65 000 abonnés) est gratuit.

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