Au fil des lectures : reçu 10/10

octobre 2014

« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)

Sociétal

C’est dans un contexte économique difficile que l’Institut de l’Entreprise fait paraitre le nouveau Sociétal. Désormais annuel, c’est sous la direction de Jean-Marc Daniel et Frédéric Monlouis-Félicité que 31 auteurs analysent de manière approfondie la situation économique, sociale et managériale en France.

L’article de M. Peyrelevade,
« Politique de l’offre contre politique de la demande – La France a-t-elle encore le choix ? » explique pourquoi la politique de l’offre prônée par Jean-Baptiste Say doit être mise en place aujourd’hui.

Le « Pitch »: Les français sont manifestement (et irrationnellement) attachés au principe de souveraineté. Or seule une économie fermée permet d’être totalement souveraine. La France n’a évidemment pas cette possibilité ! Important la plupart de ses matières premières, elle se doit d’exporter biens et services pour une valeur identique ou d’emprunter la différence. La compétitivité devient alors vitale : dans un marché mondial, tous les producteurs sont bien évidemment en concurrence. L’Etat vient en appui des entreprises mais son pouvoir est limité.

Être compétitif signifie alors pouvoir vendre suffisamment pour compenser les importations. Dans une économie fermée, l’Etat se concentre sur les évolutions conjoncturelles plutôt que structurelles du pays et soutient la demande par la dépense publique, sans se soucier de la performance de l’appareil productif. Dans une économie ouverte, la qualité et le coût des produits et services sont essentiels. L’offre est donc prépondérante. L’Etat doit alors favoriser l’évolution structurelle de l’économie et faciliter la compétitivité du pays. Aujourd’hui, si l’Europe représente 7% de la population mondiale, et 25% de sa production, la croissance mondiale vient des pays émergents. Exporter vers ces pays devient la condition du maintien de notre position et de notre prospérité.

Notre structure fiscale démontre pourtant notre incompréhension des exigences de la compétitivité. En France, les prélèvements obligatoires représentent 43,9% du PIB (contre 36,7% dans la zone Euro). Conformément aux idées keynésiennes, les consommateurs sont protégés alors que le travail et le capital sont surtaxés (de 35% à 40%). L’entreprise supporte la quasi-totalité de ce surcoût. Or toute la valeur créée l’est par les entreprises.

Cela ne signifie pas que le marché ne doit pas être régulé afin d’éviter un certain nombre de dérives, domaine dans lequel le politique a un rôle à jouer, quitte, d’ailleurs à partager ce pouvoir avec les organismes internationaux. En nous arcboutant sur notre souveraineté, nous en oublions la nécessité de passer d’une économie de la demande à celle de l’offre. Seul le fait de reconnaître nos difficultés pourrait nous amener à trouver un équilibre entre souveraineté et compétitivité.

Nous en sommes loin.

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