Parole d’entrepreneur

janvier 2020

Karin Tressens – Directrice Générale d’Equinoxe

Karin est une « natural-born-entrepreneur ». Fille d’entrepreneur, elle crée sa première société à 23 ans. Après ce premier succès, elle n’hésite pas à repartir à zéro dans un secteur où elle a tout à apprendre.
Elle dirige aujourd’hui une PME qui pèse 14 M€, avec une vingtaine de collaborateurs, spécialisée dans l’aménagement d’espaces tertiaires avec pour mission l’amélioration de la performance dans les environnements de travail. Parmi sa centaine de clients : CBRE, Crédit Agricole, France Télévision, Mayer Brown ou encore Zodiac Aerospace.

1) Pourquoi être devenue entrepreneur ?

Mon père était chef d’entreprise. J’étais fière de sa réussite. C’est certainement ce qui m’a poussée à 23 ans à créer une société de secrétariat à domicile que j’ai développée puis revendue 5 ans plus tard.

J’ai ensuite décidé de rejoindre mon père pour apprendre son métier de distributeur en mobilier de bureau. Lorsqu’il a pris sa retraite j’étais trop jeune pour reprendre sa société avec plus de 50 personnes. Mais pendant 10 ans dans cette société, j’ai construit une expérience solide du secteur.

L’envie d’entreprendre ne m’avait jamais quittée. Au hasard d’un entretien, j’ai décidé, avec un collègue, de racheter l’entreprise qui cherchait à nous embaucher.
Cela fait à présent 12 ans et nous sommes passés de 1,3 M€ à 14 M€ de chiffre d’affaires.
J’ai toujours eu envie d’indépendance, envie d’assumer personnellement mes réussites ou mes échecs. Avec un goût prononcé pour la compétition et le challenge.

Aujourd’hui, je continue à sourire tous les matins à l’idée de retrouver mon entreprise. C’est un plaisir de s’enrichir chaque jour de tous les métiers de l’entreprise et de leurs acteurs.

2) Le chef d’entreprise est-il le seul à entreprendre ?

Absolument pas ! Une entreprise est un travail d’équipe.
Chaque salarié est « entrepreneur » dans son service, son domaine. C’est lui qui maitrise son métier, qui le fait évoluer.
Le chef d’entreprise donne juste une ligne de conduite, accompagne et valide le choix de ses collaborateurs.
Tout le monde peut entreprendre à partir du moment où il y a une envie de prise de risques, une envie de relever un challenge.

3) Pour vous, qu’est-ce que la création de valeur ?

C’est la valeur humaine avant tout.
C’est donner de la liberté à ses collaborateurs pour qu’ils se sentent bien dans l’entreprise.
C’est fédérer les collaborateurs autour d’un même projet. Échanger sur tous les sujets, favoriser l’ouverture d’esprit pour tous.
La création de valeur passe également par le client. Si le client est satisfait, l’objectif est atteint.

4) Quelles sont les trois ou quatre mesures à prendre pour améliorer
le développement des entreprises françaises ?

I/ Libérer les PME de contraintes administratives chronophages et coûteuses qui sont des freins pour le développement des entreprises. Elles exigent des compétences, des ressources et du temps totalement hors sujet avec notre métier. Un exemple dans notre métier : les déclarations trimestrielles d’éco-contribution sur les matériaux entrant dans la fabrication des produits et leur recyclage. Nous sommes les seuls en Europe à respecter ce type de contraintes qui nous obligent à mobiliser nos équipes 3 jours par trimestre sur des sujets purement administratifs.

II/ Réajuster les charges sociales et fiscales qui pénalisent l’économie et la compétitivité des entreprises françaises. Et qui pénalisent aussi tous les actifs. Faire en sorte que la compétence française reste en France et que les jeunes talents ne s’expatrient pas à l’étranger.

III/ Veiller avec plus de rigueur à ce que tous les acteurs et notamment les plus gros respectent les délais de règlements. Ce ne sont pas forcément les plus gros qui sont les plus rigoureux en matière de règlements…

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