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décembre 2020

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

Le creux des Maths, c’est la connaissance économique dans le gouffre.

La Décade a déjà relayé les alertes récurrentes sur le niveau général d’éducation des élèves français. Une nouvelle étude internationale TIMSS (Trends in Mathematics & Science Study) vient malheureusement confirmer ce constat. Pire encore, elle montre la poursuite du déclin du niveau, déjà parmi les plus faibles des pays de l’OCDE, de notre Éducation Nationale dans ces domaines. Elle vient malheureusement contrarier l’optimisme de Say qui nous dit plus haut que « les hommes à venir auront notre instruction et la leur par-dessus ».

D’une part cette étude permet de comparer la France à son propre niveau de 2015 pour les CM1 et d’autre part de comparer la France par rapport aux autres pays pour les classes de 4e. Le graphique ci-dessous classe la France parmi certains grands pays de l’étude. Celle-ci révèle aussi la faible proportion d’élèves français se situant au-dessus de la moyenne : l’excellence de nos ingénieurs et nos médailles Fields vont se raréfier… Les plus grandes faiblesses se situent en algèbre et en calcul ; il s’agit simplement là d’arithmétique, de maîtrise des nombres et des quatre opérations : comment un consommateur, un épargnant, un salarié, un contribuable, un retraité, un étudiant, bref un citoyen peut-il comprendre le monde économique et la formation de la prospérité sans savoir compter ? Parmi les causes identifiées de ce phénomène déjà ancien figure la formation des enseignants : 80% d’entre eux n’ont pas suivi de cursus scientifique durant leurs études.

Le Ministre Blanquer veut « remonter la pente », mais il s’agirait déjà d’arrêter de tomber ! Avec une telle intention comment peut-il expliquer la totale disparition de l’enseignement des mathématiques des cours communs de première et terminale ? Alors que ce serait, avec deux heures obligatoires par semaine, l’occasion de repêcher une génération « d’illettrés de l’arithmétique » qui fait face aux nombres sans les comprendre et sans savoir calculer. Symétriquement la philosophie n’a pas été exclue des cours communs obligatoires ; qui l’aurait admis ? Giscard d’Estaing rappelait simplement il y quelques années à des étudiants de l’École Polytechnique que la science est le seul moteur du progrès. La philosophie fait progresser l’individu. La science, par le progrès technologique, fait progresser l’économie qui à son tour permet l’amélioration des conditions sociales. Le sacrifice des mathématiques nourrit en même temps la méfiance à l’égard de la science et l’idéologie de la décroissance qui sont les moteurs du déclin.

Performances des pays de l’Union européenne et/ou de l’OCDE en mathématiques

Lecture : Pour chaque pays, la largeur du rectangle indique l’intervalle de confiance du score moyen, qui correspond à l’erreur d’échantillonnage. Ainsi le score moyen de la France se situe entre 484 et 494 avec une probabilité de 95 %.
Champ pour la France : élèves de quatrième scolarisés dans des établissements publics et privés sous contrat en France métropolitaine et DROM (hors Mayotte).
Source : IEA – MENJS-DEPP.

Réf. : Note d’information, n° 20.48  © DEPP

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