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juin 2018

« L’économie : il y a peu de sujet sur lequel on se soit plus donné carrière pour déraisonner » (traité 1ère ed.)

L’épargne des Français ou les Français et leur épargne ?

Un sondage réalisé par Odoxa pour les Echos début mai confirme ce qui s’observe depuis des décennies : 55% des Français préfèrent la « sécurité » et seuls 15% font de la performance l’aspect le plus important pour leur épargne. La « sécurité » est perçue comme le maintien de la valeur nominale de l’épargne. Aussi sont privilégiés le livret A et le fonds en euros de l’assurance vie qui garantissent le capital, et apportent un rendement très faible : 0,75% pour le premier jusque fin 2020 alors que le fonds en euros devrait rapporter entre 1,2 et 1,8% sur les trois prochaines années. Cette « sécurité » est pourtant illusoire pour une épargne longue (supérieure à 5ans). Le monde dans lequel nous vivons se développe : la croissance, pourtant faible en France est de l’ordre de 1,5% et l’inflation du même ordre de grandeur et a de fortes chances d’augmenter au cours des prochaines années. Ce qui veut dire que l’évolution nominale de l’économie est proche de 3%, bien supérieure au rendement des placements « sans risques » ; cela revient à dire que ces derniers conduisent avec certitude à l’appauvrissement du pouvoir d’achat du capital ainsi placé. Et c’est bien normal, puisqu’il se trouve -par ces véhicules- directement ou indirectement utilisé à financer notre endettement public qui paye des intérêts très bas grâce à la politique monétaire de la BCE et à la générosité de nos créanciers étrangers ; mais il en coûte quand même 44 milliards par an au Trésor public (donc aux Français) soit autant que le budget de la Défense…

D’un autre côté, la volatilité des prix des actions est confondue par beaucoup et par les régulateurs avec le risque. Ce risque n’étant réel que si l’investisseur n’a pas défini et respecté un horizon d’investissement adapté ni procédé à des choix et diversifications raisonnables, qui sont la mission de l’industrie financière.

Par exemple, seuls 4,5 millions de Français ont ouvert un PEA (plan d’épargne en actions) et l’encours moyen en est de 12 000 euros, alors que le plafond de versement est de 150 000 euros…

S’agissant d’un outil de capitalisation formidable, il n’est pas nécessaire d’inventer une nouvelle et nième tuyauterie pour réorienter l’épargne des Français vers l’économie productive : les entreprises. Ce qu’il faut c’est encore et toujours plus de pédagogie.

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