Au fil des lectures : reçu 10/10

avril 2016

« Une vérité appartient, non pas au premier qui la dit, mais au premier qui la prouve. » (traité 1ère ed.)

L’impôt sur le capital au XXIe siècle : une coûteuse singularité française, Michel Didier & Jean-François Ouvrard. Paris, Economica, 2016

Voilà une belle contribution au diagnostic et de sages propositions pour contrarier le déclin industriel et le sous-emploi chronique de notre pays. Avec une documentation parfaite et des analyses équilibrées et comparatives les auteurs démontrent que le niveau de fiscalité sur le capital en France est marqué par l’éparpillement, l’instabilité et un niveau qui n’a cessé de progresser pour atteindre un record.

Total des impôts sur le capital des ménages rapporté au total des revenus du capital des ménages en france

En %
total_import_capital

C’est un boulet pour la croissance, le capital étant un facteur de production qui circule vite entre les économies. En l’absence d’accumulation du capital productif, ce sont l’innovation et les gains de productivité qui s’étiolent. Mais le capital est souvent un gros mot dans nos médias qui relaient pourtant le niveau élevé du chômage sans en analyser les causes profondes. Loin d’être efficace économiquement notre fiscalité sur le capital est source d’injustice sociale : les plus gros patrimoines peuvent l’alléger, mais la collectivité le supporte par un chômage élevé issu de notre faible compétitivité. Capital et travail sont bien liés dans la fabrique ou la destruction de la prospérité.

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